Les fondamentaux du vestiaire : t’aurait-on menti?

Ah ! en voilà un titre racoleur ! De quoi commencer l’année sur les chapeaux de roue ! Plus sérieusement, il m’a semblé intéressant de faire cet article en complément de celui sur comment j’ai construit mon vestiaire.

Entendons-nous bien, beaucoup de choses ont été écrites sur ce sujet, les top 32 des pièces à avoir dans ses placards, les indispensables pour commencer…. Sont totalement valables, mais il m’a semblé, après quelques années qu’ils avaient tous un défaut important : s’ils intéressent aux fondamentaux sartoriaux ils partent tous du principe que le lecteur travaillerait dans la finance à la Défense (je caricature un peu, bien sûr, mais tu vois l’idée). Or il me semble que ce qu’on peut observer depuis quelques années (environ 30), c’est une disparition progressive de l’uniforme du cadre d’entreprise pour faire place à un vestiaire moins formel et plus diversifié (plus fun aussi). Portes ouvertes bonjour…

Choisir les premières pièce de sa garde-robe, les plus polyvalentes, sans les rendre insipides, tout un programme…

Or si je regarde ce qui est souvent conseillé, on se retrouve rapidement avec un kit costume bleu + chemise blanche + richelieu bout droit noir + cravate en grenadine bleue. Ce qui peut faire des tenues d’une élégance folle mais, à mon avis, beaucoup trop formelles au quotidien (c’est ma tenue des jours sérieux, autant dire pas la plus souvent portée).

Alors quel est le but de cet article ? Simplement te proposer ce qui me semble être pour moi le plus polyvalent à ajouter dans ton vestiaire si tu débutes un chemin sartorial, ou que tu y es déjà bien installé (dans ce cas, tu pourras multiplier ces pièces autant que tu le souhaites, c’est le principe des indispensables, on n’en a jamais trop). En particulier si tu débutes et que tu souhaites intégrer des pièces sartoriales dans ton vestiaire sans forcément tout changer du jour au lendemain. Ce que je te conseille, pour le bien de l’évolution de ton style et celui de la santé cardiaque de ton banquier.

Les souliers : sus au richelieu noir !

La chaussure, le plus important. C’est souvent la pièce un peu mise de côté. Logique, ça fait moins rêver sur Instagram, d’autant plus qu’on y voit souvent des portraits, moins les pieds.  Bref, je te rappelle quand même que « théoriquement » tu devrais investir autant dans un costume que dans une paire de chaussures pour être cohérent (théorème des dépenses sartoriales n°1). Alors quelle paire devrait être la première ?

On va souvent te conseiller un richelieu noir, assez sobre, avec un patronage simple (un bout droit rapporté, pas de décoration). C’est à mon avis une mauvaise option. C’est celle pour laquelle j’avais opté. Mais, le richelieu noir, en dehors du costume, n’est pas le plus polyvalent. C’est habillé, « formel », c’est un soulier qui va très peu patiner, sans compter que le cuir noir (comme souvent avec les matériaux noirs) n’a un côté sexy que lorsque la peausserie est exceptionnelle (selon moi).

Point cardinal parmi tous les richelieus, c’est le standard de tous les hommes en costume. Mais devrait-il être ton premier choix?

Alors quelle option ? Pour moi il faut rester sur un richelieu, je ne suis pas fan des derbies, à part pour des options très « sport », j’accroche rarement aux formes plus élégantes avec un patronage derby. Cependant, on peut s’inspirer du broguing, inventé initialement pour le derby, mais très présent sur les richelieus aussi (patronages full brogue, half-brogue, quarter brogue, ou d’autres).

Mon idée ? Conserver l’idée d’un bout droit rapporté (glacé ce sera superbe) et amener le broguing pour une paire plus polyvalente. Par un heureux hasard, cela me permet de présenter mes deux patronages favoris : le half-brogue et l’adélaïde. Pour la couleur, du marron, chocolat ou cognac, ça va avec tout sauf le costume noir (voir plus bas), pratique. Comble de l’élégance, le cuir marron va patiner avec le temps, et donner à ta paire un charme particulier, magnifique ! Voici quelques exemples :

A mon avis bien plus polyvalent, le richelieu half-brogue est le soulier idéal (en marron, un must-have)
Un exemple encore plus sobre avec cette paire chocolat
Option légèrement plus sobre, l’Adélaïde est l’un des mes patronages favoris, ici dans une magnifique interprétation par Philippe Atienza

D’autres options sont envisageables, en termes de couleurs on peut varier les plaisirs : du veau-velours marron pour un côté encore plus casual et tout-terrain, ou pourquoi pas un cuir bordeaux, ou bourgogne (il en faut pour toutes les sensibilités œnologiques). Et si les deux patronages plus haut sont un peu too much pour toi, alors… autant faire simple et te diriger vers ce qui est pour moi un des plus beaux modèles qui soit, les Phillip II de Lobb, dessiné il y a près de 30 ans par Philippe Atienza lorsqu’il travaillait pour la maison Lobb. Si tu cherches une option moins habillée, ma préférence irait vers un double-boucle, simple à bout droit rapporté.

Pourquoi pas un double boucle en cuir grené marron, le tout monté sur une semelle gomme, la paire décontractée idéale
Des fois il faut faire simple et revenir aux fondamentaux, comme la Philip de Lobb

La chemise, sous-vêtement ou démonstration d’artisanat ?

Attaquons un autre indispensable. Des chemises, il en faudrait plein. Et encore, plein ce n’est pas assez. C’est le vêtement le plus proche de notre peau (sauf pour les hérétiques portant des skinny, mais il me semble qu’ils ont tous été emprisonnés), longtemps considéré comme un sous-vêtement (et donc déconsidéré), il a acquis ses lettres de noblesse avec les différentes révolutions de notre société et la « casualisation » (quel vilain mot) de nos tenues. Enfin, une casualisation assez contenue, je parle là surtout de porter moins de gilets, et des vestes avec moins de boutons, ne nous emballons pas. Aujourd’hui, c’est devenu une pièce importante, contrairement à la veste ou la cravate, on la porte 365,25 jours par an, il vaut mieux éviter de se planter.

Alors… quelle première(s) chemise(s) ? Bien sûr, nous allons tous immédiatement penser à la chemise blanche, tant elle est présente dans notre inconscient, à la fois en termes de style, mais avec toute la symbolique liée au blanc (pureté, paix…). J’adore les chemises blanches, je dois bien l’admettre, c’est élégant au possible, c’est la chemise dans toute sa simplicité, avec une chemise blanche, tout doit être parfait. Col, poignets, coupe… si c’est réussi c’est l’extase visuelle (oui oui rien que ça). Pourtant, comme pour le soulier je la trouve un peu trop formelle au quotidien. Je lui préférerais volontiers une chemise bleu ciel, que ce soit une popeline ou un oxford, ou pourquoi pas un chevron. L’idée ? casser ce côté trop parfait, amener de la texture, un peu de couleur (c’est du bleu ciel, pas du orange, on peut y arriver). Pour le col et les poignets ? A ta guise ! Je n’ai pas d’avis là-dessus, pour les poignets, portant des boutons de manchette tous les jours, je choisirais des poignets tailleur (si tu ne sais pas ce que c’est, c’est normal), mais poignets simples, doubles, ronds, carrés, biseautés… amuse toi. Pour le col, c’est plus délicat, choisis un col qui te va bien, que tu apprécies porter, un col classique (dit français), cuttaway ou boutonné, tout s’envisage. Même si, personnellement, je ne peux pas envisager un col boutonné avec une cravate (alors que je n’ai aucun problème avec le col cutaway décravaté).

Cette chemise bleu ciel change complètement une tenue parfaitement pensée par l’avvocato

Mais il est aussi possible de faire quelque chose de beaucoup moins discret, mais tout aussi élégant
Et pour finir un magnifique exemple d’utilisation de la chemise bleue par mon ami Gilles

Enfin, en ce qui concerne le tissu, la popeline est souvent l’option la plus proposée. Mais je conseillerais ici aussi quelque chose de moins lisse, comme un fil-à-fil ou un twill, voir même un oxford, même si c’est bien trop à la mode actuellement pour me donner envie.

Le costume, bienvenue au règne du bleu !

Ces dix dernières années ont permis de faire disparaître de la plupart des collections un invité très gênant : le costume noir. Bien que je ne sois pas fondamentalement anti-couleur noire, je dois bien l’admettre, le costume noir est pour moi une hérésie totale (sauf en smoking bien sûr ou bien lorsqu’on maîtrise son style et qu’on a déjà une quinzaine d’autres costumes), et cela pour plein de raisons. Il ne faut pas, vraiment pas, j’insiste acheter de costume noir. Une fois cette mise au point faite, on ne peut que constater que le nouveau roi des collections, c’est le costume bleu marine. Option idéale polyvalente, simple à faire et à porter, remplaçant favorablement le noir dans sa version la plus sombre (le bleu nuit), la couleur bleue est idéale. A tel point qu’elle a éclipsé totalement le gris, autre couleur basique du costume. C’en est assez effrayant, ayant dû pour un client me pencher sur les collections de prêt-à-porter de plusieurs marques tout à fait honorables de prêt-à-porter, j’ai été ébahi par l’absence quasi-totale de costumes gris simple. Alors bien sûr, je suis le premier à dire qu’un costume bleu marine c’est très bien, et pourtant… Je me souviens d’un avis, donné par Enzo et Roberto Ciardi alors que je commandais la première pièce sur-mesure de mon vestiaire (un magnifique costume trois pièces bleu marine dans un tissu texturé), et qui me dirent de me méfier, en effet, le bleu donne un effet plus habillé, plus formel à une tenue, là où un costume gris moyen est une option parfaite pour le quotidien. Je repartais quand même avec une commande de costume bleu, que je porte avec plaisir, mais cette réflexion est toujours restée dans mon esprit. Alors mon premier conseil serait de te diriger vers un costume gris moyen, pas anthracite (en plus cela te permettra de te distinguer de la masse de costumes bleu marine). Bien sûr une pièce passe partout, deux boutons, cran sport, revers légèrement plus larges que la moyenne, poche poitrine « a barchetta », une épaule avec du volume sans être exagérée, des poches passepoilées à rabats, un pantalon sans pinces avec ceinture décalée et revers de 5cm. La recette idéale, le quatre-quarts du style, d’une efficacité redoutable.

costume gris moyen, chemise bleue, si même le king of cool le fait…

Et pourtant, ce n’est pas mon premier choix. Si ton travail n’impose pas le port du costume, et bien mon conseil comme premier costume sera un… dépareillé ! Mais pas n’importe lequel, un peu de sérieux tout de même, je te parle là du dépareillé par excellence. Je me souviens que dans une interview donnée à Monsieur, Francesco Barberis Canonico (dont on peut raisonnablement penser que les avis sur le sujet des tissus peuvent avoir une certaine légitimité à n’en pas douter) disait que c’était sa tenue préférée, qu’il avait toujours en voyage car elle lui permettait d’assister tout aussi bien à un dîner, un conseil d’administration ou un mariage. Je veux bien sûr parler (mais tu t’en doutes) du blazer associé à un pantalon gris. C’est, pour moi, la tenue du quotidien, celle que je porte le plus. Le blazer est la pièce à manches idéale, la première qu’on devrait posséder (d’ailleurs plusieurs ne seront pas de trop, tu verras). Le pantalon gris permet de casser son côté assez sombre, d’amener une cassure (d’où le nom de spezzato en italien) dans la masse unie que serait un costume. Avec cet ensemble, tu ne seras jamais pris de court, et jamais en manque d’inspiration.

Magnifique exemple de tenue dépareillée idéale pour le bureau par @bluebrownandgrey

Si certains voulaient quand même commencer par le costume bleu, je le conseillerais marine plutôt que nuit, avec un motif dans le tissage, qu’il soit chevron ou œil de perdrix pour amener un petit quelque chose en plus.

Illustration parfaite de la polyvalence de cette tenue par le même @bluebrownandgrey. La cravate beaucoup plus lumineuse change tout !

La veste sport

Histoire de complexifier un peu les choses, j’ai décidé de rajouter ce paragraphe sur la veste sport. En effet, si je considère, comme beaucoup, le blazer comme la veste par défaut, la première qu’il faudrait acheter, celle que je mets lorsque rien d’autre ne pourrait aller, je peux lui trouver un inconvénient. En effet, comme je le disais en introduction, le sartorialiste moderne se casualise, le complet n’est plus la norme au quotidien depuis des lustres, et au milieu de gens en sneakers, on peut vite se sentir un peu trop habillé. Dans cette logique, il est probable que le pantalon « de ville » en laine ne soit pas l’option par défaut, mais plus souvent le jean. Or, je trouve que l’association jean/blazer requiert une certaine maitrise, et peut vite donner l’impression qu’on a taché son pantalon de costume à la cantine et qu’on l’a remplacé par ce qui était le plus proche comme couleur.

C’est lors d’une visite à mon ami Victor, qui officie à l’Officine que j’ai tout compris…

C’est pourquoi, je verrais bien autre chose comme première veste sport. Je m’éloignerais des bases classiques que sont le bleu et le gris pour leur préférer les différentes teintes de brun. Avec idéalement un motif (chevron pour les plus discrets, prince de Galles pour les plus courageux), afin de donner un peu de vie au tout. Mon idéal, un marron chocolat avec des carreaux bleus, ou bien, beaucoup plus distingué, une veste à chevrons assez fins qui alterneraient un brun assez clair et un beige. Magnifique !

Détail de la veste ci-dessus, n’est-ce pas la pièce idéale?
Quitte à choisir des couleurs sobres, alors sur un Glen Check (et pas un Prince de Galles, merci), comme ce superbe exemple vu à la sartoria Ciardi
Encore L’officine, encore un chevron, décidément… tu négliges trop le chevron, j’en suis sûr
Cette fois-ci pas de chevron, mais toujours des tons bruns

La cravate, tout aussi indispensable que désuète

Si tu suis mes différentes publications, tu auras remarqué que je suis un très grand passionné de cravate. J’ai donc réfléchi un certain temps sur cette problématique : la cravate étant détestée par tous ceux qui ne comprennent rien au style, quelle pourrait être la cravate la plus polyvalente d’un vestiaire ? J’ai immédiatement pensé à une grenadine unie, bleu marine, bordeaux, vert bouteille, ce sont des options totalement valables, mais peut-être un peu simples. Pourquoi pas une cravate marine tricot, on tient là une option qui me plait bien. On amène beaucoup de texture, et beaucoup de sobriété, à prendre en compte donc !

La grenadine bleue, LA cravate, mais avec un petit quelque chose en plus, par Franco Arcuri

Pourtant elle n’aura pas ma préférence, toujours un peu trop habillée… Il faudrait y ajouter quelque chose. Ma solution ? une cravate bleu unie à pois blancs ! C’est évident ! les pois blancs amènent un motif géométrique pas si fréquent, mais pas trop ostentatoire. On en trouve en tricot de soie, en twill de soie, en grenadine et même en satin de soie. C’est la solution que je préfère, qui me semble la plus polyvalente tout en amenant un peu quelque chose en plus de personnalité à la tenue. Je n’ai pas grand-chose à dire de plus tant cela me semble évident (mais si cela va sans dire, cela ira encore mieux en le disant !).

Un superbe exemple d’utilisation dans une tenue pas trop formelle par Drake’s…
…Qui sait aussi l’associer à un costume business

Les fondations d’un style qui se développera

J’ai abordé ici les pièces principales d’une tenue. Si je devais terminer la tenue, il faudrait rajouter une paire de chaussettes en fil d’Écosse rouges (Gamarelli bien sûr), des bretelles (le classique d’Albert Thurston 2 bandes bleu marine encadrant une bande bordeaux assez discret), une paire de boutons de manchette simples en argent ou nacre, et une montre vintage en acier relativement discrète (36-38mm, pas de date, une petite seconde, une montre quoi). Voilà ma vision des pièces indispensables dans un vestiaire, celles qu’il faudrait acheter avant de penser à quoique ce soit d’autre, celles qu’on peut avoir en de nombreuses itérations sans qu’il ne semble jamais y en avoir assez. Mais il ne faut pas s’arrêter là, sous peine de vite sembler très ennuyeux. Ces pièces sont importantes car avec du caractère tout en étant très facilement utilisables dans d’autres tenues, elles ne s’exprimeront que mieux si elles servent à compenser une pièce très forte, il faut donc penser à diversifier son vestiaire, afin de ne pas avoir l’impression de porter un uniforme.

Une parfaite synthèse de tout ce que j’ai écrit jusqu’ici par mon ami Alexandre
Un autre exemple, qui utilise la chemise à rayure, et d’une veste sport à motif
Un exemple estival, avec cette veste au tissu chiné aux fils bleus et marron en lin exceptionnelle
Un dernier exemple avec cette veste qui m’a accompagné bien des années, idéale pour des tenues moins formelles (à refaire, j’aurais mis une chemise bleue…)

2 commentaires sur « Les fondamentaux du vestiaire : t’aurait-on menti? »

  1. Comme toujours, excellent article.

    Tu as bien raison de commencer avant toute autre chose par la chaussure.
    D’ailleurs c’est par la que j’ai commencé moi aussi.
    Je suis plutôt d’accord sur le choix de Richelieu marron. Tu aurai peut être du insister un peu plus sur le fait qu’ils doivent être FONCÉS ! 😅 (cf. mes erreurs du début avec ces satanés Oxford gold, puis copper, bien trop clairs! Les 2 ont fini sur Vinted…)
    Une chose intéressante pour un débutant: le Richelieu en VV : une excellent polyvalence, largement sous estimé!

    Pour les chemises, idem, je suis du même avis concernant la popeline. L’Oxford me semble être le meilleur choix. Le twill est à mon sens encore trop formel.

    Concernant le costume, le gris est à mon sens un indispensable pour celui qui travaille en costume (même occasionnellement). Il est plus polyvalent que le bleu finalement.
    J’ai même entendu (de memoire, de Philippe Muller) que le gris avait un côté neutre, apaisant, rassurant, plus que bienvenu en milieu pro (en particulier pour un consultant ! Je dis ça, je dis rien…😅)
    Et oui, le gris moyen est un excellent choix: pas trop sombre, mais suffisamment pour les occasions formelles en tout genre. Je suis moi même en train de remplir ce vide dans ma garde robe 😁
    Le gris clair est, à mon avis, à proscrire au début.

    Et oui pour le dépareillé, commencer avec une veste bleu foncé, des chinos (beiges ou gris à mon avis ) et une bonne paire de chaussures, est une excellente solution.

    Jean.

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  2. Article tres plaisant à lire, dont je partage le point de vue et les conseils!
    J’ai également commencé par la chaussure et c’est, je pense, la meilleure manière d’approcher la question: s’intéresser à l’essentiel qui se voit moins 😉
    Bravo encore !

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