Le monde sartorial semble se diviser en deux catégories. D’un côté des maisons existant depuis des décennies (voire des siècles) et de l’autre de jeunes entreprises nées ces dernières années. Alors bien sûr, j’éviterai de te parler de ces marques créées par pur opportunisme pour surfer sur la mode. Je vais me concentrer sur ces marques issues de vrais projets passionnants.
Les marques récentes viennent compléter et diversifier une offre qui était très étroite au début des années 2000. En particulier pour ce qui est des accessoires, on a redécouvert l’usage de certains produits, des techniques de fabrication, et des matières qui semblaient avoir disparu.Il va sans dire que l’arrivée des boutiques en ligne a permis une mise en lumière de ceux capables de proposer ce genre d’articles.
Le cas de la cravate est un cas à part. Symbole du business wear par excellence, elle rappelle surtout les obligations qui lui sont liées. Ajoutons à cela des tenues de bureau de moins en moins habillées, et voilà le sort de la cravate lié (mais avec un joli nœud) !
Pourtant, il ne faut pas oublier cet accessoire si vite. Lorsqu’elle est portée par choix et par plaisir, la cravate peut être un formidable moyen d’étoffer une tenue et de lui donner plus de personnalité. Elle permet aussi d’ajouter de la texture et des couleurs à ta tenue.
Cette longue introduction me permet donc de te présenter les protagonistes du jour, les cravates de la jeune marque Spacca Neapolis. Née en 2016, Spacca Neapolis est une marque d’accessoires créée par le blogueur napolitain Nicola Radano. Après plusieurs années à découvrir les produits développés par les principaux acteurs du marché (dont un certain nombre sont aussi originaires de la région) Nicola a donc décidé de se lancer lui aussi dans la formidable aventure de la cravate.
Une marque enracinée à Naples
Fier de ses origines et amoureux de sa ville, Nicola a voulu créer une marque qui reflète cet attachement. On le retrouve tout d’abord dans le nom même de la marque. Spacca Neapolis, version latine de Spaccanapoli, nom donné à une des artères principales de la ville, longue de deux kilomètres, qui semble littéralement fendre la ville en deux (d’où le nom de « Fend Naples »). Pour les plus touristes, cet effet est particulièrement visible depuis la terrasse de Sant’Elmo, à voir, surtout de nuit !

On retrouve ces rappels de la culture dans les noms donnés aux cravates. On retrouvera des références géographiques (Posillipo, Procida, Averno) comme il est de tradition dans la botterie anglaise (Balmoral, Coniston, Islay) ou encore à la mythologie (Andromède, Cassiopée).
Une fabrication irréprochable
Que dire de la construction de ces cravates. L’Italie est certainement le pays qui accueille le plus grand nombre de beaux cravatiers (à Naples, et ailleurs). La construction des cravates Spacca Neapolis suit l’excellence de la tradition de ces grandes maisons. Les matériaux utilisés sont à la fois qualitatifs, fins et légers (en particulier les triplures), les coutures très propres et le roulotage magnifique, régulier et bien épais (la plupart des cravates sont non doublées pour permettre à ce savoir-faire extrêmement rare d’être mis en valeur).

Des cravates qui ont du style
Attaquons la partie la plus intéressante. Développer une collection de cravates n’est pas le plus facile. Il y a d’un côté ce qu’on aimerait mettre en avant, les tissus qu’on voudrait tester, et de l’autre ce qui se vend. Et à ce jeu, on en vient vite à proposer les grands classiques (oserai-je dire basiques ? Ah ben oui…) à base de bleu, bordeaux, de petits motifs floraux chers aux napolitains. Et c’est là que Spacca Neapolis vient proposer une vision différente. Créée par un passionné, la marque propose avant tout des modèles d’amateur. Chaque tissu a sa propre particularité. Que ce soit par la matière, le motif ou les couleurs, chaque étoffe nous rappelle qu’on n’a pas affaire à un produit standard. Alors bien sûr, cela implique qu’on aura en général un avis très tranché sur chaque modèle. Soit on aime, soit on déteste, mais au moins ça ne laisse pas indifférent. À toi ensuite de faire ton choix. Certains tissus sont des coupons vintage chinés par Nicola ce qui ajoute une certaine exclusivité au produit. Cela permet de plus de trouver des tissus avec des mains propres aux draps de laines d’il y a quelques dizaines d’années, pas toujours identiques aux tissus actuels (attention, je ne prétends pas que c’est mieux, ni moins bien, c’est juste différent, à chacun de trouver ce qui est à son goût).

Le sur-mesure : La possibilité de la personnalisation
Un point très intéressant de l’offre de Spacca Neapolis est l’organisation régulière des Trunk Show tout autour du monde. Cela permet bien sûr de voir les produits en vrai, mais aussi de commander des modèles personnalisés (MTO), et même sur-mesure. En plus du choix du tissu, qui est bien sûr fondamental, il existe d’autres points sur lesquels s’attarder. Plus discrets, invisibles à l’œil des autres, ils n’en sont pas moins intéressants. Ainsi, tu pourras jouer sur le nombre de plis de la cravate. Le standard est à trois, on trouve sur les cravates plus haut de gamme 7 plis et de temps en temps des modèles avec 5 plis. Cela permet de jouer sur la quantité de tissu utilisé et donc sur le poids et l’épaisseur de la cravate. De la même façon la doublure qu’on retrouve traditionnellement sur une cravate peut être enlevée pour laisser place à un joli roulotage (main bien sûr), au-delà de l’aspect esthétique cela peut aussi permettre d’alléger les pans de la cravate (utile pour ne pas surcharger une cravate sept plis entre autre).

Il y a bien sûr dans toutes ces personnalisations un aspect purement esthétique et d’obsessions de passionné, on peut y trouver (en tout cas c’est mon cas) un intérêt « technique ». En effet chaque tissu est différent, de par sa matière, son tissage, il aura un tombé unique. Et selon ce tombé, on peut être tenté d’adapter la construction de la cravate. J’apprécie par exemple lorsqu’un tissu est bien lourd de ne pas doubler la cravate (pour les laines, les cachemires ou les soies épaisses). À contrario, avec des soies plus fines, je vais préférer une doublure, et pourquoi pas une triplure plus épaisse (cas extrême), pour certaines soies imprimées par exemple, sinon le grand pan a tendance à onduler, ce que je trouve inesthétique.

Enfin, le sur-mesure en cravate est primordial à mon avis. Selon le physique de chacun, et si tu veux d’une part une nœud bien proportionné (en plus de pouvoir jouer sur le type de nœud) tu personnaliseras la largeur, et si tu veux des pans à la bonne longueur (idéalement le grand pan et le petit pan de la même longueur) tu joueras sur la longueur de ta cravate. Il y a là aussi un choix stylistique à faire, la largeur de la cravate ayant une influence sur le rendu global de la tenue (évite quand même en dessous de 8,5 cm).
Rendez-vous à Paris !
Pour conclure cette présentation, je ne peux que t’inviter les 20 et 21 octobre à venir voir les produits lors d’un Trunk show qui aura lieu au showroom de la maison Ardentes Clipei, en partenariat avec la maison de maroquinerie Guillaume Lancelot. Un bel évènement qui verra se réunir trois jeunes maisons sartoriales pour vous proposer une sélection large de produits de goût.






