Construire une garde-robe à budget limité

Voilà bien un sujet qui revient régulièrement sur le devant de la scène ! Et difficile à traiter tant les informations que l’on donne peuvent vite devenir obsolètes. Mais comme cela m’a été demandé plusieurs fois, il est temps d’attaquer le sujet de la constitution d’un vestiaire à coût maîtrisé. Que ce soit parce que l’on est étudiant, jeune actif ou qu’on souhaite tout simplement développer son style sans y consacrer la plus grande partie de son épargne, il est rassurant de se dire que l’on peut s’habiller, et même mieux, avoir des tenues pleines de style tout en ne passant pas par la case grande-mesure ! Je vais essayer, dans la suite de cet article, d’expliquer comment je m’y suis pris pour constituer mon vestiaire au cours des années (enfin… avant que cela ne prenne une tournure tout à fait incontrôlée). Je suis conscient que ma vision du budget ‘limité » peut déjà paraître élevé pour certains, j’aborde aussi le cas plus adapté de la seconde main.

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Une cravate Marinella (achetée en vente privée 50€), une chemise à 35€, une pochette à 15€, seule la veste est un peu plus coûteuse, 190, mais Made in Portugal 100% laine, pour une petite marque, et retouches incluses

Un budget limité : une histoire de stratégie

Alors bien sûr, il serait plus simple de te dire qu’il existe une recette miracle. Qu’il suffit d’une liste de pièces indispensables à se procurer, et qu’il y a une liste précise d’endroits où les trouver et que d’ici 3 semaines tu auras tout ce qu’il te faut pour remplir la garde-robe du parfait petit sartorialiste. Oui… mais non. Il y a tellement de paramètres à prendre en compte. Tout dépendra du budget, du besoin, de ton physique, et de tes goûts. Alors plutôt que d’enfoncer des portes ouvertes, je vais essayer de te montrer à travers mon exemple quelles leçons j’ai tiré.

Si je reviens quelques années en arrière, j’ai commencé à m’intéresser au vêtement il y a 15 ans (j’avais donc 15 ans). A l’époque je ne m’intéressais pas forcément au vêtement. Et même mieux que ça, ma recherche principale se résumait à passer le moins de temps possible dans des magasins, et ce que je craignais le plus (c’est toujours le cas) était d’avoir la même chose que tout le monde. Il se trouve que je suis à moitié italien, et que je passais mes étés dans le village d’origine de ma famille en Italie. Là-bas j’ai fait la connaissance d’un commerçant, qui cherchait à proposer des produits de qualité à un prix raisonnable. Une philosophie plutôt tentante pour l’ado que j’étais, qui grâce (ou à cause de) à lui commençait à s’intéresser au vêtement et ne pouvait y consacrer que l’argent qu’il récupérait pour ses anniversaires. Il m’a donc appris à prioriser. Certaines pièces doivent être achetées avant toutes autres. Celles qui s’usent le plus, sont au contact de la peau, et celles qui nous portent. Pendant quelques années, je me consacrais donc à me constituer ce que j’appellerai un fond de roulement de chemises, de jeans et de chaussures. L’idée est simple, on a besoin de ces pièces 365 jours par an, contrairement à des accessoires, ou une veste. Et en plus on les lave régulièrement, ce qui va les user encore plus vite. Il en faut donc assez pour ne pas manquer. Le reste peut attendre. En plus, et ce grâce à une autre boutique je me fournissais en chaussures (non, pas des modèles cousu Goodyear mais dans un souci de qualité je restais fidèle à deux marques italiennes qui proposaient des « sneakers « en cuir qui duraient mieux que le reste). Ainsi pendant quelques années je me contentais de prendre goût au vêtement en me constituant une base solide pour la suite.

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Un autre exemple de tenue du quotidien. Veste en tweed Pal Zileri en seconde main (80€ sans retouches à faire), Cravate en tricot de cachemire (une pièce un poil élevée, mais on peut remplacer par du tricot de soie, ou du vintage), pochette en coton à 20€, chemise  à 35€

Et voici la première leçon que j’en ai tiré : je suis le premier à défendre la formule « privilégier à la qualité à la quantité » et pourtant ! Dans le cas particulier d’un début de constitution de vestiaire, ce n’est pas forcément vrai. Si on n’a qu’un seul costume d’excellente facture, et qu’on le porte au quotidien, il s’usera beaucoup plus vite que si pour la même somme on peut s’en procurer 3 ou 4 certes plus simples, moins nobles, mais qu’il sera possible d’alterner. Alors privilégier la qualité certes, mais toujours s’assurer d’avoir assez des pièces essentielles pour ne pas tout détruire trop vite. Mais pas seulement ! Il se trouve que si on s’intéresse un peu au vêtement, au style (oui, osons les gros mots), il faut que ça reste un plaisir, un amusement du quotidien. Or, si on est trop limité dans ses tenues, on risque de vite s’ennuyer, et de se lasser de cette passion naissante…

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On peut même trouver des grands noms en seconde main. Ici Smalto (bespoke), Sulka…  et ma toute première pochette provenant de chez Kimono.

La deuxième leçon ? Elle est simple, ne néglige jamais les souliers. Jamais ! Ce sont eux qui te portent. Si tu peux passer outre une chemise un tout petit peu courte, un pantalon pas idéalement coupé, une chaussure qui ne te va pas très bien sera une vraie douleur tout au long de la journée. Alors je me répète, même si ça pourra être tentant à certains moments, ne les néglige jamais ! Ah, et une dernière chose, ne néglige jamais les souliers !!

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Le soulier est un monde à part. La forme, la matière « vivante », la patine du temps… On ne néglige pas les souliers, et surtout, on les entretient!! Ici le modèle Halam de Crocket & Jones, une référence, achetés 180£ en magasin d’usine au lieu de 530€

Quelques années sont passées, et le virus m’a pris (c’est de saison). J’ai commencé à chercher des produits durables, notamment des souliers de meilleure qualité (cf. paragraphe précédent…), j’ai commencé à fréquenter les forums (coucou Engrandepompe), à lire des blogs (coucou Bonnegueule, puis Parisian Gentleman). C’est là qu’il faut bien l’avouer les choses sont devenues incontrôlables. A ma passion pour la photo (autre sujet dispendieux) venaient s’ajouter des soirées entières à m’instruire, à comparer telle ou telle marque, tel ou tel soulier… Pour ce qui est des souliers, mes possibilités étaient limitées, les références de l’époque étaient Loding et Markowski. J’allais au plus simple vers Loding qui avait un point de vente le plus proche de chez moi. Aujourd’hui, je me tournerais vers Meermin, non pas que le produit soit fondamentalement différent mais les formes me semblent plus intéressantes, et polyvalentes. Pour le reste, je découvrais une marque qui me suit encore aujourd’hui : Charles Tyrwhitt. Et leur produit phare, la chemise. La marque a beaucoup d’avantages. Déjà le prix des chemises, avec une « promotion » tout au long de l’année de 4 chemises pour 139€. La majorité des chemises sont réalisées avec un tissu « non iron » (c’est-à-dire à repassage facile, et qui froissera peu lors du port). La collection (en moyenne 150 références) propose toutes sortes de couleurs, motifs, différents types de poignets…. La longueur des manches est à choisir séparément de la taille du col, pratique, ce n’est pas de la demi-mesure, mais un vrai luxe. Bref, une vraie opportunité pour mon budget de l’époque, et j’essayais beaucoup d’options. Mais ce n’est pas tout je m’y procurais aussi mes premiers costumes (de bons basiques, en 100% laine), mes premières vestes et blazers (semi-doublés !), des chinos, beaucoup de chinos, et même quelques cravates (en soie). Petit à petit mon vestiaire s’étoffait, se diversifiait, gagnait en complexité et en pièces importantes. Ce qui m’a permis d’en tirer quelques autres leçons :

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On peut trouver de tout chez C. Tyrwhitt, des grands classiques à des modèles plus particuliers. C’est le moment d’oser, de tester, comprendre ce qui nous va et nos goûts!

Leçons 3 et 4 : la recherche de notre propre style est un voyage propre à chacun. C’est un parcours initiatique qui mène à la découverte de nos propres goûts. Il n’y a donc qu’une seule chose à faire, tester ! Il faut profiter de ces dépenses encore limitées pour tester tout ce qui peut nous intriguer, des couleurs, des motifs, des coupes… Il est bien moins douloureux de faire une erreur maintenant plutôt que lorsque tu seras passé à la grande mesure (ce qui ne t’empêchera pas de faire d’autres erreurs). Et dans le même temps il faut savoir prendre son temps. Ne pas se faire d’opinion trop vite. Même si tu avais un budget illimité, que tu sois en mesure d’aller chez le tailleur qui te fait rêver, et de commander toute la garde-robe dont tu rêves, je te déconseillerais de le faire. En effet, ce n’est qu’avec le temps et l’expérience que tu découvriras ce qui te plaît, ce que tu aimes porter, les couleurs et motifs que tu aimes associer… Seule l’expérience et les ports dans le temps te permettront d’affiner tes goûts et de mieux choisir tes prochaines pièces. Ce serait dommage d’acheter des pièces que tu ne porteras finalement pas.

La cinquième leçon, qui est plutôt une règle que je me suis fixée à l’époque est de définir mon standard le plus bas. C’est à dire les caractéristiques techniques qui ne sont pas négociables, même si une pièce est tentante. Les miennes étaient relativement simples, pour une chemise, elle doit être 100% coton. Pour un costume, une veste ou un pantalon, ce doit être un tissu 100% laine, et une doublure en viscose, pas de polyester. Tu remarqueras que je ne parle pas de construction. Même si une construction semi-entoilée est idéale, un thermocollé n’est pas dérangeant. La plupart des façonniers actuels font un thermocollé de qualité, les miens ont tous duré plusieurs années sans aucun signe de faiblesse. Il faut vraiment aller sur des tarifs au plus bas pour que ce soit mal construit (et il est dans ce cas probable que le tissu contienne du polyester). Pour les cravates elles doivent être 100% soie. Et pour les souliers, ce doit être du cuir pleine fleur et la semelle doit être cousue. Pour te donner un ordre d’idée mes budgets minimaux à l’époque (et souvent maximaux aussi) étaient d’environ 35€ pour une chemise (pack de 4 chez Tyrwhitt), 250-280€ pour un costume (Tyrwhitt), 70€ pour un chino (toujours Tyrwhitt) 150-180€ pour une veste (même fournisseur), 160€ pour une paire de chaussures (Loding), 15$ pour une cravate (The tie bar). Bien sûr je ne suis pas passé du jean chemise, au « full sartorial » cravaté du jour au lendemain, il a fallu presque 8 ans durant lesquels mes dépenses se sont étalées entre mes débuts à 15 ans et la période où j’ai mis une cravate au quotidien.

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Contrairement à ce que dit la rumeur, il fût un temps où je ne portais pas de cravate au quotidien (ici une veste vintage en cachemire scabal – 40€ – une chemise Tyrwhitt et une pochette LBM.1911 à 20€)

Dernière leçon, certaines pièces peuvent durer une vie. Il ne faut pas se précipiter pour les acheter mais attendre la bonne opportunité et ne pas trop hésiter à investir. Je pense par exemple aux gants, où tu pourras te contenter d’une seule paire pour des années voire des décennies (si tu n’en veux qu’une paire, prends-la ni noire ni marron mais plutôt d’une couleur qui irait avec tous tes souliers, un rouge Hermès ou du pécari jaune par exemple, oui oui, j’ai bien écrit jaune). De la même façon, je n’ai acheté qu’un trench, il y a 9 ans, je l’ai porté énormément toutes ces années, et il me suit encore. L’atelier chez qui je l’ai commandé était celui qui fabriquait à l’origine pour Burberry, Mulberry, Aquascutum… une pièce faite pour durer. Idem pour les sacs. Un cartable, qui plus est en cuir peut durer toute une carrière professionnelle s’il est bien entretenu, il vaut mieux bien définir son besoin et acheter une belle pièce qui patinera avec les années (mention spéciale à ce cartable Zippo en cuir acheté il y a 12 ans à 50€ et qui reste encore aujourd’hui malgré plusieurs autres achats spécialisés, mon format idéal du quotidien, avec mon sac sur mesure Atelier Villys, mais c’est une autre histoire.

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La première fois que j’ai vu du pécari jaune, une révélation… tu n’as plus besoin que d’une seule paire, elle te durera des années (voire une vie) et patinera magnifiquement bien. Alors tu peux envisager d’investir un peu plus. Une paire de gants Omega en agneau se trouve à moins de 100€

Pour conclure, je dirais que se constituer un vestiaire est un juste équilibre entre raison, plaisir, et stratégie. Chacun a des besoins différents, ils dépendent de notre style, de nos moyens, de notre environnement de nos obligations. S’il n’y a pas de recette miracle, prendre du recul et être curieux sont les meilleurs comportements à adopter pour limiter le budget consacré aux vêtements, bien plus que d’acheter moins cher.

Les indispensables

Ah ! Le paragraphe clé. Celui où tu t’attends à ce que te dise quelles pièces acheter en premier. Cette fameuse liste de « basiques ». Tu veux que je sois honnête ? Je n’en peux plus des basiques. 10 ans que le net (et le papier, ne soyons pas sectaires) nous bassine avec ces fameux basiques, que tout le monde achète, avec comme conséquence de voir des dizaines d’hommes s’habiller de la même manière, dans un remake insipide et barbant de « Die Welle » (magnifique film d’ailleurs). La chemise blanche te diront certains… peut-être, personnellement je la trouve trop formelle, et irais plus naturellement vers du bleu ciel, mais mes goûts personnels me poussent vers une rayure bengale ou un peu plus large. Un costume bleu marine ou gris ? C’est bien formel… un blazer (bleu) alors ? moui… peut-être et en même temps, si tu portes des jeans au quotidien, une veste plus contrastante (un chevron marron/beige) par exemple ne mettra-t-elle pas plus en valeur tes tenues ? Et pour le bas ? Richelieu noir ou marron ? Bottine derby à semelle dainite ? Compliqué de trouver LA bonne réponse, car il n’y en a pas…

Alors quels sont ces indispensables ? C’est une théorie très personnelle, que j’ai mise au point avec les années. Selon moi peu importe ton style, tes moyens tu dois trouver 4 choses : un bon retoucheur, un bon pressing, un bon cordonnier, et un bon barbier. Car quelque soit ton parcours stylistique, ce qui compte c’est que tes vêtements soient bien entretenus, à la bonne taille et que tu trouve une stabilité capillaire (et ce n’est pas le plus simple). Si quelques soient les pièces de ton vestiaire tu t’es assuré que :

– tout a été retouché pour t’aller au mieux

– tes pièces sont entretenues régulièrement par un professionnel qualifié (sauf ce que tu peux faire toi-même)

– que tes souliers sont entretenus (embauchoirs, crème, cirage) et bien équipés pour durer (fers et patins)

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Ma tenue d’entretien par défaut pendant des années. Le costume m’a coûté 60€. Mais il a fallu presque autant (50€) pour le retoucher.

Alors n’importe quel vestiaire sera intéressant. Si en revanche te n’as acheté que des pièces hors de prix, pas ajustées à ta morphologie, jamais entretenues, tu ne ressembleras vite plus à rien. A ce sujet, penses-y lors de chaque achat, plus une pièce est facilement retouchable, moins tu t’embêteras. Je pense notamment aux boutonnières de manches de vestes qui font exploser le prix d’une retouche de longueur de manche, aux pièces qui ne proposent pas de tissus pour élargir à la taille ou en largeur (de jambe par exemple) …

La seconde main

Voici un autre sujet de taille, tant ce que je vais dire risque de mettre certains de mauvaise humeur, voire même pourraient-ils me traiter d’hypocrite. Alors mettons les choses au clair tout de suite. Oui, on peut faire des affaires exceptionnelles en seconde main. On peut acheter des pièces parmi les plus belles au monde pour presque rien. Très clairement si ton budget est ultra limité tu peux t’habiller en friperie pour quelques dizaines d’Euros, aucun bon plan ne descendra aussi bas.Et pourtant je déconseillerais la seconde main à un débutant. En effet on ne fait de bonnes affaires que lorsqu’on connaît bien l’offre, les produits, qu’on sait ce qu’on cherche. A contrario, lorsqu’on débute, se retrouver devant une telle offre, à la fois exceptionnellement fournie et sans réelle structure de tarifs et qualité peut conduire à des excès. Notamment celui de croire que toute pièce pas chère est une affaire qu’il ne faut absolument pas rater. Quitte à entasser des vêtements dont on n’avait pas tant besoin (4 costumes gris si tu n’en portes qu’aux entretiens et aux mariages, est-ce vraiment nécessaire ? Oui même si ce sont des Camps de Luca), qui ne nous vont pas si bien (ce costume acheté 50€ mérite-t-il vraiment 120€ de retouches ? Mais si je ne les fais pas, vais-je le porter ainsi ?). Je suis en général favorable aux coups de cœur, à quelques achats imprévus mais passionnés. Pourtant lorsqu’il s’agit de seconde main, je ne pourrais que te conseiller d’avoir une liste des pièces dont tu as besoin, de celles dont tu as envie, avec éventuellement une priorisation, et surtout le budget maximum que tu souhaites y mettre (retouches incluses !!! sans retouches, pas d’achat, tu éviteras les dizaines de tenues « vintage » qui ont fleuri sur Instagram ces deux dernières années avec des pièces superbes mais tellement mal portées…) et un budget « super-maximum » en cas de vrai opportunité. Et si ça ne passe pas ? Pas grave, il ne faut pas perdre de vue ses priorités.

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Cette veste trouvée en seconde main est vraiment à part, pièce mesure sans étiquette, elle m’a coûté moins de 100€. Aucun retouche à faire, le fit était parfait. C’est devenu un de mes blazers les plus portés.

Si tu souhaites quand même te lancer dans la recherche de seconde main, mes deux centimes : préfère les adresses de confiance, pas les débarras où la personne ne sait pas ce qu’elle vend. Cherche en priorité des pièces importantes, vraiment chères, comme des vestes ou manteaux. Fais attention au l’usure, à l’entrejambe pour les pantalons, et au col et aux poignets pour une chemise (ainsi qu’à l’emmanchure).

Le réseau

Le dernier point que j’aimerais aborder avec toi dans le cadre de ta quête d’un vestiaire abordable est celui de l’humain. En effet, nous pouvons écrire toute la littérature possible et imaginable à propos des bonnes adresses, des basiques… rien ne remplace les échanges en direct. Tout n’est pas disponible sur le net. Ou alors après tellement de temps de recherche (mais si, cette info à la page 27 du troisième sujet de la deuxième page de telle catégorie sur tel forum) que tu auras abandonné avant. De plus ces informations peuvent être périmées. A l’époque l’atelier qui fabriquait mon trench faisait aussi des manteaux. 300€ pour un trench made in UK, ou pour un covert coat 100% laine. Une aubaine, malheureusement l’atelier a fermé. De même cet atelier de gants, qui proposait des gants réalisés en France en vente par correspondance, à… 47€ ! Oui 47. La première année. Passée à 92€ la seconde, avant que le filon se raréfie (rachat par un grand groupe, lassitude de la personne qui répondait au téléphone, les vicissitudes de la vie en somme). Il n’y a qu’en discutant avec les membres de la communauté sartoriale que tu récupèreras des conseils à jour et vérifiés. L’adresse d’un bon retoucheur dans ton quartier, tel e-shop dont on n’entend plus trop parler car un autre fait beaucoup plus de pub Instagram et est donc est bien plus présent dans nos mémoires, et qui pourtant vend pile cette marque qui fait des pantalons avec un fit idéal pour toi et en plus il applique les dates de soldes anglaises au lieu des françaises, une aubaine. Avec les années, tu sauras quoi chercher et où pour diversifier tes pièces et développer ton style. Mais n’oublie pas que comme partout, le monde sartorial est aussi plein de personnes avec leurs propres intérêts (en général te vendre quelque chose, mais parfois, juste des évangélistes acharnés d’une marque ou d’un faiseur, qui se sent le besoin irrépressible de défendre une marque ou ses positions personnelles). Alors pioche un peu partout, informe toi sur l’histoire des pièces, pourquoi elles ont été créées et dans quel contexte.

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Cette cravate? trouvée par un copain 2 jours après que je lui dise chercher des cravates larges en laine (9cm, 100% laine… 25€). Cette veste, vendue par un bon ami qui l’avait récupérée neuve, je n’aurais jamais connu ni la marque ni l’occasion sans cet ami. Beaucoup de bonnes affaires ne seront jamais affichées sur le net.

J’espère que ce long article t’aura aidé à trouver l’inspiration pour mettre en place une stratégie qui te permettra de t’amuser en gardant des dépenses modérées (c’est bien de pouvoir acheter un peu de sauce avec les pâtes de temps en temps). Le plus important est de ne pas se précipiter, il faut essayer un maximum de coupes, de matière, comprendre ce qui nous va (sans forcément acheter), les matières, leur rendu… utiliser les outils magnifiques que sont les réseaux sociaux pour affiner nos goûts sans trop dépenser, tout en étant conscient qu’on fera forcément des erreurs (qui pourront être revendues, recyclons !) et ne jamais oublier que les dépenses le plus coûteuses, ce sont les vêtements qu’on ne porte pas !

Un commentaire sur « Construire une garde-robe à budget limité »

  1. Des supers conseils, l’impression de revivre ma quête de garde robe…
    Et si ce n’est pas ce qu’on cherche initialement, on trouve pas mal de bons copains sur la route !

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