Charles III : un style royal

S’il fallait demander à un sartorialiste qui sont ses références en matière de style, il est fort probable que Charles III soit en haut de la liste (probablement avec Gianni Agnelli et Philippe Noiret). Je réfléchis depuis quelques temps à initier cette série « Hommes de style » et l’actualité aidant il m’a semblé judicieux de commencer par le souverain britannique. Il faut bien admettre que c’est un sujet facile, il me suffirait de sélectionner une vingtaine de photos de Charles III et elles parleraient d’elles-mêmes, ce qui est d’autant plus simple quand cela fait 70 ans que la presse du monde entier photographie chaque sortie de notre sujet d’étude du jour. Je vais donc essayer de mettre en avant quelques points dont, il me semble, chaque passionné peut s’inspirer pour développer son propre style.

Le style chez Charles III c’est l’affaire de toute une vie

Le style, une affaire de famille

Le goût, le sens du style sont-ils innés ? C’est peu probable. Notre éducation et l’environnement dans lequel nous grandissons influent énormément sur nous. En conséquence, lorsqu’on grandit entouré de personnes ayant elles-mêmes un intérêt prononcé pour le vêtement, cela développe notre propre goût. En la matière, la famille royale anglaise fait figure de référence, tant elle compte de membres ayant développé un attrait pour le vêtement. Je pense par exemple au cousin du roi, le prince Michael de Kent, grand connaisseur en la matière, aux nœuds de cravate surdimensionnés toujours impeccables.

A tous ceux qui disent qu’on ne peut pas tout faire en costume….

Mais, lorsqu’il s’agit de parler d’influence, il faut surtout remonter aux générations précédentes, et à deux de ses prédécesseurs, Edouard VII et Edouard VIII.

Edouard VII a particulièrement marqué l’histoire de la mode masculine. Certains diront que, comme Charles III, le fait d’avoir attendu particulièrement longtemps avant d’accéder au trône (il était le fils de la reine Victoria) lui a laissé le temps de s’intéresser à des sujets plus (f)utiles. On lui attribue de nombreuses influences sur la garde-robe masculine, en particulier afin de la décontracter (un peu) : remplacement du frac par le smoking, usage du tweed, de la Norfolk jacket et modification du pantalon pour avoir les plis à l’avant et à l’arrière plutôt que sur les côtés. Pour finir, on lui attribue aussi le fait de ne pas fermer le dernier bouton d’une veste ou d’un pantalon (réalité ou storytelling, qui sait…).

Une autre époque, plus formelle, mais Edward VII était déjà un sartorialiste convaincu

Edouard VIII était connu pour son amour du beau vêtement, on lui doit en particulier la popularisation du motif prince de Galles (en son honneur), dérivé du Glen Urquhart check et du nœud de cravate Windsor. Très tôt remarqué pour la façon dont il s’amuse avec ses tenues, il devient rapidement une vraie icône de mode dont chaque photo est scrutée par les faiseurs afin de proposer les mêmes pièces et tissus. Après son abdication, sa vie mondaine en France ne fera qu’accentuer cette image de roi du style masculin.

Déjà jeune, le futur roi Edward VIII était passé maître dans l’association de motifs. veste Glen Check, chemise et cravate à rayures, et pochettes à motifs. J’aurais aimé voir cette photo en couleur.

Un style anglais mais pas trop

Commençons par la base. Lorsqu’on observe ses tenues au quotidien, on retrouve tout ce qui fait le style anglais, en particulier une discrétion très marquée, mais pas ennuyeuse. Pas de très larges revers, d’épaules hyper structurées, de cols de chemise oversize ou de nœuds de cravate démesurés ici, les proportions sont cohérentes, sobres. Charles III est un grand amateur de vestes croisées, majoritairement 6×2, encore une fois très classiques, même si depuis qu’il est devenu roi, il semble privilégier les vestes droites, presque toujours à cran sport, avec des poches passepoilées (pas à rabat et encore moins plaquées) pour les apparitions importantes.

Une tenue classique, costume gris croisé (à priori pas uni), chemise bleue, cravate à rayures et pochette discrète mais présente. Sans oublier la fleur à la boutonnière. Sobre, mais pas si basique….

Si on associe souvent en France le style anglais à beaucoup de structure, des épaules au padding très présent, bref à un côté un peu armure, très caractéristique des tailleurs Huntsman ou Edward Sexton, Charles III est un client de longue date de la maison Anderson & Sheppard, qui réalise une épaule plus discrète, on pourrait même dire plus naturelle, avec peu de padding et est adepte du drape cut (qui consiste à donner plus de tissus au niveau du haut de la veste afin de faire sembler les épaules plus larges tout en offrant au porteur plus de confort), ainsi que d’un entoilage souple, héritage d’une maison qui n’est historiquement pas liée à l’univers militaire et son besoin d’uniformes impeccables en toutes circonstances.

Portrait officiel pour le couronnement : un costume bleu à rayures plutôt clair, une chemise qui semble blanche, et une cravate étonnante avec un bleu entre le roi et l’électrique associée à une pochette reprenant la même palette de couleurs.

On retrouve, understatement britannique oblige, des tissus de costume souvent dans les teintes grises ou bleues, mais Charles III sait aussi s’adapter au contexte, à la fois en matière de formalisme (on le verra plus facilement en costume en tweed ou au moins à motif glen check lorsqu’il est en dehors de la ville) et de climat (il n’hésite pas à porter des costumes gris clair, voire beige ou crème lorsqu’il est en déplacement dans des parties du monde qui y sont propices).Pour ce qui est des accessoires, il est un adapte du port de la pochette, qu’il choisit avec soin, en évitant la pochette blanche pliée en carré classique du présentateur télé. Idem pour les cravates, rarement d’uni mais rarement des gros motifs ou de couleurs criardes, toujours dans la nuance.

En déplacement en Indonésie, Charles III n’hésite pas à porter un costume crème. Imagine-t-on un président Français porter autre chose que du bleu…. Note le subtil rappel des couleurs entre la pochette et la cravate.

Une maîtrise de l’association de motifs

Si le style de Charles III ne se distingue pas par des couleurs particulièrement saturées et des proportions exagérées, c’est en revanche un maître dans l’utilisation et surtout le mélange des motifs dans une tenue. Il n’hésite pas à associer des costumes prince de Galles avec une chemise à rayure, une cravate club ou à petit motifs, et une pochette dans des tons rappelant ceux de la cravate (mais jamais un tissus identique bien sûr).

En bon représentant du style anglais, la rayure a bien sûr une place primordiale, sur les costumes, en particulier ces derniers mois/années, où il semble particulièrement apprécier les tissus bleus pas trop foncés (pas navy qui constitue pour beaucoup la base de tout) à rayure fines. Pour les chemises, on a pu le voir avec différentes tailles de rayure, et pas seulement la classique bengale très simple. Enfin au sujet des cravates, en dehors des modèles club, qu’il semble moins porter ces dernières années, il apprécie les pois, les petits motifs géométriques, très napolitain finalement.

Même pour une tenue plus formelle, les motifs ne sont pas oubliés. On trouve ici la rayure du costume, et celle, fondue, de la chemise, une cravate à micro motif ainsi qu’une pochette à priori à motif géométrique qui reste sur une base claire pour ne pas trop contraster avec le reste. Seule la fleur à la boutonnière se permet de trancher un peu plus.

L’univers formel

S’il est un domaine où le roi Charles III a pu exprimer son style plus que d’autres c’est dans l’univers formel. Il a eu tout au long de sa vie l’occasion de porter à de maintes reprises smokings et jaquettes. C’est sur l’habit de jour en particulier qu’on a pu observer son goût pour le vêtement.  Si le morning coat classique consiste la plupart du temps en une veste noire, un gilet plus ou moins contrastant et un pantalon à rayures dites cachemire, Charles III a longtemps été partisan d’un ensemble constitué dans un même drap de laine, plus moderne. En particulier, on peut observer sur cette photo une jaquette grise qui semble tirer légèrement sur le marron (ou alors est-ce la pellicule ?), dont la coupe, en particulier des basques est particulièrement notable.

Regarde la coupe du pan avant, la façon dont en le revers tourne autour du bouton part ensuite de manière très tranchée vers l’arrière. Magnifique.

Plus tard, on le verra régulièrement avec un morning suit gris clair, idéal pour les évènements estivaux. Il le portera notamment aux mariages de ses deux fils. Il le porte régulièrement avec une chemise Winchester (à col et poignets blancs).

Une coupe un peu plus classique, voici le même ensemble porté à travers les années.

Enfin, preuve finale du côté pointu de ses tenues, il faut observer le morning suit qu’il a fait réaliser pour son mariage avec la reine consort et qu’il a ensuite porté lors des funérailles de son père (les tenues militaires ayant été mises de côté suite aux différents scandales médiatiques de la familles royale). Si cette version est bien plus classique, c’est celle sur sur laquelle on peut noter un certain nombre de détails propres à l’art tailleur. Tu peux observer ci-dessous la veste et le gilet dans un autre tissu pour son mariage ou dans un même drap noir pour des funérailles. La veste, ainsi que le gilet dans le second cas, sont gansés, et en plus tu trouveras une légère bande blanche de tissu qui suit l’intérieur du gilet. Elle est là pour donner l’impression qu’il y a une autre couche sous le gilet. Léger détail inutile, donc indispensable.

Dernier morning suit, réalisé par Anderson & Sheppard, plus classique, avec le pantalon à rayures caractéristique de cette tenue.
Tu peux observer ici, le gansage de la veste et du gilet, ainsi que la bande de tissu blanc. Par ailleurs, tu remarqueras que le monarque a fait réaliser, en plus du gilet contrastant pour son mariage, un gilet dans le même drap noir que la veste, afin de pouvoir porter cette veste lors de funérailles, un bon moyen de rendre polyvalente une tenue qu’on porte peu.

Une sélection de fournisseurs de haut-niveau

Charles III est un client fidèle, qui a ses habitudes chez des vénérables maisons anglaises, ou pas, mais toujours très fines connaisseuses du style anglais. On peut d’ailleurs noter qu’un certain nombre de maisons bespoke bénéficient d’un royal warrant.

Un costume qui sort du lot, avec son épaule un peu plus marquée et ce gilet droit aux revers très arrondis. Par ailleurs, tu peux aussi remarquer qu’il ne semble pas porter des poignets mousquetaires, mais des poignets dits tailleur, sans rabat de tissu.

Pour les chemises, c’est la maison anglaise Turnbull & Asser, qui fournit la maison royale. Pour les couvre-chefs, bien qu’ils soient peu utilisés de nos jours, c’est Lock & Co qui est sollicité. Différents tailleurs disposent d’un royal Warrant, Anderson & Sheppard est le tailleur officiel du roi, Ede & Ravencroft dispose d’un Royal Warrant en tant que « Robe maker » ce que je comprends comme des vêtements de cérémonie, mais on trouve aussi les maisons Franck Hall, Gieves & Hawkes (une institution parmi les institutions), Kinloch Anderson pour les kilts notamment et Malcolm Plews comme tailleur militaire.

Fournisseur de longue date, c’est aussi Anderson & Sheppard qui avait réalisé ce blazer 6*8 fort peu commun

Pour l’outerwear, le roi Charles III se fournit notamment chez  Barbour ou Burberry, deux icônes britanniques, spécialistes du sujet. Pour les accessoires on retrouve Benson & Clegg ou Ettinger pour la maroquinerie, Dents pour les gants, John Smedley ou Johnson of Elgin pour la maille. Pour les montres, on sait que le monarque porte régulièrement une Parmigiani Fleurier, choix original d’une maison plutôt jeune.

Oui oui, c’est bien une barbour, dans un habitat naturel après quelques années de port… On est loin de la Barbour bien huilée que tu croises à la Défense!

La question des souliers est intéressante, trois maisons anglaises disposent d’un royal warrant, Crockett & Jones, Tricker’s, et John Lobb. Le fournisseur historique du roi étant John Lobb (à Londres, qui ne fait que du bespoke contrairement à John Lobb Paris). Toutefois, depuis une paire d’années, une jeune maison semble avoir attiré l’attention du monarque. En effet, à la suite d’une visite dans son atelier du Northamptonshire, Charles III semble avoir apprécié le travail de la maison Gaziano & Girling, qui lui avait réalisé une superbe paire de Saint James (pas le modèle II !) sur-mesure avec un médaillon personnalisé très royal.

Splendide paire de Gaziano & Girling St James, réalisées dans une forme assez ronde pour la maison, et avec un médaillon royal, discret, mais original

Enfin, deux vénérables maisons napolitaines bénéficient des faveurs de Charles III. Depuis 2 ans, la famille Talarico fournit des parapluies à la maison royale. Même si c’est plus difficilement remarquable si on ne le sait pas, il porte aussi des cravates de la maison Marinella, proche de la royauté et des institutions en général (savais-tu que lors du décès de la reine, Maurizio Marinella était parti avec 2 couturières et du tissu pour réaliser 100 cravates noires à Londres sur demande de plusieurs ambassades afin de fournir des cravates sur-mesure à tous les dignitaires en ayant besoin ?)

On a pu voir ces derniers mois le roi se balader avec son parapluie Talarico en un seul morceau de bambou, une pièce de choix.

Une garde-robe durable

Cette longue liste de noms prestigieux peut laisser penser à un roi dépensier, or il n’en est rien. S’il est vrai que son vestiaire est vaste, Charles III fait durer ses pièces longtemps, quitte à les faire réparer, voir rafistoler. On a pu voir en particulier une veste de costume où un accroc est couvert par un morceau de tissu d’une manière étonnement peu discrète, ou bien une paire de richelieus John Lobb dont la tige semble avoir été renforcée au niveau des plis et qui semble avoir vécu plusieurs décennies de ports réguliers.

Tu penses que tes souliers vieux de 10 ans ont eu une belle vie? petit joueur…. Là on est sur un autre niveau d’écologie!

Autre particularité, il semblerait que le roi ne porte au quotidien que deux manteaux (hors vêtements de campagne type Barbour) depuis les années 80. Un polo coat en tweed à chevrons Anderson & Sheppard réalisé en 1987, ainsi qu’un manteau croisé en vigogne camel réalisé une première fois par Steven hitchcock en 2001 et que le roi s’est à nouveau offert (en boutonnage droit) pour ses 70 ans en 2018. Des pièces durables donc, extrêmement luxueuses (en particulier pour la vigogne), et achetées en un nombre limité.

Ne pas commander plus que nécessaire. Ici on peut voir le roi Charles à différentes époques avec ses deux mêmes manteaux.

Les uniformes

Ce n’est ni ma spécialité, ni le but de ce blog, mais j’aimerais m’attarder un instant sur le fait que Charles III a porté des uniformes toute sa vie, et qu’il a toujours semblé particulièrement à l’aise dans cet exercice, voir même plein de panache.  Je te laisse juge.

As-tu déjà vu quelqu’un ayant l’air aussi à l’aise dans un uniforme? Moi pas.

Pour Conclure

Bien sûr je ne peux conclure cet article sans parler de l’évènement qui aura lieu dans quelques jours. Quelques indiscrétions ont déjà fuité. On sait que le roi arrivera dans un uniforme de la royal navy réalisé par Malcolm Plews, son tailleur militaire depuis plus de quarante ans (sans qu’on sache s’il a été réalisé pour l’occasion), qu’une chemise en soie avec col et poignets brodés sera réalisée par la maison Turnbull & Asser. Enfin, c’est Gaziano & Girling qui a été commissionnée pour réaliser une paire d’Opéra pump. Enfin, la cape portée lors de la cérémonie sera bien sûr réalisée par Ede & Ravencroft. Si cela peut sembler futile pour beaucoup, il faut être conscient que c’est une mise en avant non négligeable pour ces maisons, dont les retombées économiques peuvent durer longtemps. L’entourage du roi semble avoir confirmé que le vêtement aurait une part importante dans le symbolisme de la cérémonie. Tout un programme…

Je pourrais disserter longtemps sur telle ou telle tenue, mais je te laisse le soin d’observer les images, elles parlent d’elles-mêmes. Tu noteras en particulier à quel point le souverain semble à l’aise dans ses vêtements, jamais engoncé, ce que certains qualifieraient de flegme anglais, ou de sprezzatura italienne (quelle ironie). Ce que je trouve intéressant, au-delà de la coquetterie et du plaisir non dissimulé qu’a Charles III à s’habiller, il en a aussi fait une source de communication, faisant de lui une (pas si) inattendue icône du style masculin. Comme quoi il est important d’être bien habillé, et contrairement à ce que prétendent beaucoup de faiseurs de règles, il est aussi important que cela se remarque !

Et toi? Tu as ton costume de plage? Une tenue estivale parfaite, surtout avec ce choix de souliers en veau-velours marron moyen.
Toi aussi essaye d’avoir l’air naturel avec ton uniforme et ta cape….
Tu voulais savoir pourquoi faire du sur-mesure? Ai-je vraiment besoin de développer?
Photo plus ancienne, et pourtant, cette coupe, cette cohérence des couleurs…
Un choix de cravate et de pochette absolument parfait
Une tenue d’été, avec des volumes un peu plus amples, et une aprfaite maîtrise du mocassin/chaussette claire
Observe encore, comme la veste semble bien plus naturelle, vivant avec son porteur. Le choix de cravate/pochette, tellement plus intéressant que les cravates slim unies de ses deux fils
Un usage tout à fait intéressant de la rayure rouge, trop peu considérée
Costume à priori marron, derbies bruns tirant sur le rouge, une tenue sobre mais intéressante en termes d’associations (surtout pour les défenseurs du « No brown in town »)

2 commentaires sur « Charles III : un style royal »

  1. J’ignorais que Edouard VIII, non content de s’être compromis avec la bête immonde, avais commis le nœud Windsor.
    Sinon, il est amusant de voir que Charles III semble préférer fermer le bouton du bas de ses croisés alors que ses choix de costumes vont vers une certaine décontraction. Peut-être justement car des costumes confortables le permettent aisément.
    Par ailleurs, qui ne rêverait pas de se présenter au bureau le lundi matin avec la cape de la deuxième photo de la conclusion, c’est bling bling mais quelle dignité.

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    1. Bonjour,
      Je ne sais pas si Édouard VIII l’a inventé mais il l’a popularisé (assez pour qu’on l’appelle Windsor), étonnant d’ailleurs ce n’est pas forcement le noeud le plus esthétique.
      Pour le boutonnage, je ne suis pas certain que le confort du costume aie un impact, dans tous les cas le tissus doit venir se positionner au même endroit. En revanche, dans le cas d’un croisé, le côté plus décontracté est moins flagrant je trouve, puisque quoi qunil arrive. Tout est recouvert.

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