Si elle est bien plus connue pour la pizza, son style tailleur ou ses cravates exceptionnelles, Naples est aussi la capitale de la ganterie. Accessoire souvent déconsidéré, le gant, au-delà de sa fonction protectrice a longtemps été un accessoire de mode, et d’élégance. Or l’élégance, c’est un vrai sujet. En particulier pour Ferdinand II, roi des Deux-Siciles au XIXème siècle. C’est lui qui va pousser et soutenir le développement de la production artisanale de gants à Naples. A tel point que celle-ci va devenir une vraie industrie, avec 41 ganteries qui emploient près de 6800 personnes. Oui, tu as bien lu, à cette époque, presque 7000 personnes fabriquaient des gants à Naples. Impressionnant n’est-ce pas ? Plus fascinant encore, ces ganteries sont toutes liées à un même quartier, le Rione Sanità. C’est là qu’aujourd’hui encore se trouve la maison Omega.
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S’il fallait tout recommencer partie 1 : Les souliers
Nous voici dans le premier article d’une série qui va me permettre de réfléchir encore et toujours aux essentiels. Avec le temps on accumule, on teste, certaines pièces deviennent nos incontournables (on les achète même plusieurs fois), et d’autres prennent un peu plus la poussière… Mais que ferais-je si je devais tout reprendre à zéro ? On se dit que c’est simple il y a ça, et puis ça ah et ça aussi… Se limiter à quelques pièces, ça demande de choisir, et choisir c’est renoncer. Et je déteste renoncer…
Lire la suite de « S’il fallait tout recommencer partie 1 : Les souliers »Le stylo-plume : un accessoire comme les autres ?
La question peut étonner, tant le stylo-plume a été relégué au rang d’outil obsolète depuis que 90% de notre travail se fait par ordinateur. Et pourtant, elle mérite d’être posée. Je me souviens d’une discussion avec mon vendeur de stylos (enfin, un de mes…) d’il y a quelques années, avant qu’il ne prenne sa retraite ; il était persuadé qu’une personne ne peut porter une tenue impeccable et se balader avec un Bic sans intérêt. Et sa remarque était tout sauf infondée.
Lire la suite de « Le stylo-plume : un accessoire comme les autres ? »Myrqvist: des souliers abordables venant de Suède
Bien que le Web aie permis de globaliser les ventes de produits, il en est certains pour lesquels c’est plus difficile que d’autres. La chaussure en est un parfait exemple. C’est un vêtement à tailles, sans l’essayer difficile de se lancer. Et contrairement à une veste qu’on pourrait retoucher, il est beaucoup plus difficile de modifier le chaussant d’un soulier. C’est certainement pour cela que les marques de chaussures restent encore assez limitées dans leur conquête de nouveaux marchés. Et c’est également pour cela que la marque que je te présente aujourd’hui n’est pas très connue sur les médias français.
Myrqvist, un produit traditionnel avec une présentation moderne.
Comme souvent, je me suis intéressé à Myrqvist parce que j’ai rencontré ses fondateurs. J’ai rencontré Sebastian Öhrn et Olle Ringstedt les deux co-fondateurs de la marque lors du Super trunk Show 2018 à Londres. Eux sont Suédois, et leur aventure a débuté en 2016 en réalisant rien de moins qu’un petit exploit en lançant une marque de chaussures cousues Goodyear d’entrée de gamme. La campagne de crowndfunding est un succès et le financement attendu (environ 10 000 €) est atteint en une semaine, et à la fin du mois c’est 70 000 € qui ont été récoltés, ce qui en fait (à l’époque en tout cas) la campagne Kickstarter la plus élevée pour un projet dans le domaine de la mode en Suède. Oui oui, rien que ça, alors qu’on parle d’un produit plutôt difficile à vendre, chapeau !
Leur idée était de pouvoir proposer sur le marché suédois un soulier en cuir, cousu Goodyear à un prix abordable. La gamme dessinée en Suède est un classique du genre, les patronages et les formes sont classiques, on y retrouve tous les modèles qu’un gentleman peut rechercher. Alors bien sûr, les esprits chagrins pourraient râler sur un manque d’originalité de la gamme, mais après tout, c’est ce qui se vend. Leurs produits étant destinés au marché suédois, la majorité des modèles sont proposés soit avec une semelle entièrement cuir, soit avec un patin afin d’être adaptés au climat suédois, plus rude que le nôtre.
Contrairement à ce que l’on peut entendre sur certaines marques, qui choisiraient de passer d’un made in Europe vers d’autres continents, en général pour réduire les coûts au prix d’une baisse de qualité, le parcours de la marque a été inverse. A sa création, les chaussures étaient fabriquées au Vietnam, puis en Inde, mais afin de satisfaire une recherche d’une meilleure qualité, la production a été finalement confiée à un atelier portugais.
Une visite sur le stand de la marque lors du Trunk Show m’a permis de découvrir les modèles et une ligne de produits qui dans l’ensemble me semblait tout à fait cohérente. Alors bien sûr, ne rêve pas. Une paire de myrqvist coûte environ 210 €, à ce prix là il faut faire des concessions. La qualité du cuir sera forcément en retrait par rapport à celui de paires à un tarif plus élevé, c’est avant tout là-dessus que des économies peuvent être faites. Malgré cela les cuirs viennent de tanneries françaises (ce qui veut tout et rien dire, mais c’est plutôt prometteur).
Alors pourquoi s’intéresser à une paire si pour quelques dizaines d’Euros de plus il y aurait mieux ? La bonne question…. Et bien parce que l’offre me semble répondre à un marché qui ne me semble pas si développé que ça. Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au beau soulier, il y a presque 8 ans, il était possible de trouver autour de 150 € des chaussures d’une qualité correcte. Avec le temps, les prix ont augmenté (il faut bien faire des marges à un certain moment, et le prix du cuir explose). Trouver un soulier cousu réalisé en Europe, avec un cuir lui aussi européen, et un design qui correspond à mon idée d’une belle paire de chaussures est devenu plus compliqué. Dans le même temps, le soulier d’entrée de gamme pose un souci. Lorsque quelqu’un me demande conseil, lui proposer des marques reste possible, mais dès qu’on aborde le sujet du bon entretien, ça se gâte. Il faut rajouter une paire d’embauchoirs, la pose d’un patin et de fers, sans compter les crèmes et cirages (bon, là c’est différent, on n’en rachète pas à chaque paire). Et le budget explose, parce que là où ces coûts représentent une part limitée du prix de la paire, le ratio devient bien plus important pour une paire à bas prix. J’ai donc trouvé l’idée de Myrsqvist de pouvoir, pour celui qui le désire, limiter le coût avec un patin déjà intégré. Bref tout un tas de petites raisons qui m’ont fait considérer la marque comme une alternative plus qu’intéressante pour ceux à la recherche d’un produit d’entrée de gamme sans pour autant faire trop de concessions. Raison pour laquelle j’ai eu envie de tester une paire.
Retour d’expérience, un an avec une paire de Myrqvist
Quelques semaines après le Super Trunk Show j’ai donc réceptionné ma nouvelle paire de chaussures. Pas de surprise par rapport à ce que j’avais vu à Londres, le produit répond à son cahier des charges. Je note un cuir qui me semble prompt à plisser, mais cela ne m’étonne guère, d’autant que j’ai tendance à faire plisser rapidement la plupart de mes chaussures, rien d’affolant donc.
J’ai donc commencé à porter cette paire assez régulièrement. J’avais fait exprès de choisir un richelieu marron foncé, histoire de pouvoir le porter sans me poser de questions. Pour être tout à fait honnête, j’avais en tête d’utiliser cette paire pour pouvoir rester habillé de manière assez formelle même dans des conditions où je ne souhaite pas porter de paires trop coûteuses (les plus innocents penseront aux intempéries, et les plus médisants à des soirées trop arrosées), ma paire de Myrqvist a donc vécu des conditions plus rudes que la plupart de mes autres paires.
Et au final ? Ayant pas mal de retard pour la rédaction de cet article, j’ai eu le temps de porter ma paire régulièrement. Je dois avouer que je suis plutôt satisfait. Le chaussant est assez large, ce qui m’arrange, même pour une journée un peu chargée (ou une nuit à faire la fête) si mes pieds gonflent un peu, je peux continuer à les porter. J’ai aussi trouvé que le talon s’emboîtait plutôt bien avec le mien, ce qui me donne un bon maintient général (plus que certaines autres paires). La forme du soulier, pas vraiment racée comme chez certains grands noms du soulier, n’est pas totalement ronde, ce qui lui permet d’être à la fois pas trop pataude mais quand même confortable (certains diront trop).
Myrqvist, une marque inspirante
Comme je le disais malgré mes commentaires positifs, il reste un frein, tu ne peux pas essayer la marque à Paris, c’est un risque à prendre si tu souhaites la tester. Mais j’ai tenu à te la présenter, car j’y ai surtout trouvé du positif. Le produit certes, mais aussi l’univers de la marque, moderne, minimaliste, épuré, on pourrait dire « jeune » bref, adaptée à un nouveau public. C’est donc pour moi une option tout à fait envisageable dans sa gamme de prix. Une belle découverte donc associée à une belle histoire entrepreneuriale !
Pichet Paris : la maroquinerie Made in France personnalisable
Après avoir parlé de maisons avec un long passé ces derniers temps, intéressons-nous aujourd’hui à une marque beaucoup plus jeune, Pichet Paris, qui propose une offre de maroquinerie entièrement faite en France. Lire la suite de « Pichet Paris : la maroquinerie Made in France personnalisable »
Toni Llobera Mallorca
Trouver une bonne paire de chaussures milieu de gamme, voilà un projet bien compliqué. Déjà parce que la notion de milieu de gamme est assez floue. Où la fixer ? Un soulier à 200€ est déjà un budget conséquent comparé au budget moyen pour une paire pour homme en France qui est d’un peu moins de 60€. Pourtant, si on s’intéresse uniquement au marché des chaussures de qualité, qu’on peut résumer à celui des chaussures cousues, 200€ représentent plutôt l’entrée de gamme. J’ai tendance à considérer que l’entrée de gamme va de 150€ à 250€, le milieu de 250€ à 500€, et ce qui est au-dessus du haut de gamme (qu’on pourrait encore diviser en plusieurs catégories). C’est bien sûr une vision complètement personnelle, basée sur ma seule analyse. Ces dernières années, le marché de la chaussure a été particulièrement dynamique, avec des créations de marques pour tous les budgets et tous les styles. Dans ce flux continu d’annonces et autres posts sur les réseaux sociaux, certaines marques passent, et d’autres intriguent. C’est le cas de TLB, dont nous allons parler ci-dessous.
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Rifugio Napoli : la rencontre entre l’art tailleur et le cuir
L’hiver étant bien là, je te propose d’aller nous réfugier au pied du Vésuve, dans la ville de Pompéi, qui en plus de ruines, possède aussi un certain nombre de lieux d’intérêt contemporains. C’est le cas par exemple de l’atelier de la famille Rifugio, véritable ovni dans le monde tailleur, dont je vais te parler aujourd’hui. Lire la suite de « Rifugio Napoli : la rencontre entre l’art tailleur et le cuir »